Boxe et préparation mentale (1): comment rester motivé dans sa pratique sportive ?

A tous ceux qui pratiquent la boxe ou un autre sport de combat, je souhaite vous faire profiter dans cette période de confinement des outils de la préparation mentale normalement consacrés aux sportifs de haut niveau car la préparation mentale est applicable à tous et bénéfique pour tous.

Durant cette période pendant laquelle nous sommes contraints à rester chez nous, il est plus qu’utile de continuer de pratiquer un sport mais il est parfois dur de se motiver. Or la motivation est l’un des premiers éléments de la préparation mentale.

Faites le test de motivation, Click here

Il existe de nombreux outils à la préparation mentale, imagerie mentale, routines, gestion du stress, confiance en soi … Mais la motivation est en quelques sortes le pilier. Et c’est l’objet de ce premier article sur la préparation mentale. D’autres thèmes seront abordés ultérieurement.

Comment se remotiver en cas de baisse de régime?

Tout d’abord, on dit souvent : « on ne pousse jamais la porte d’une salle de boxe par hasard ». En d‘autres termes, on ne choisit pas de donner et de prendre des coups sans raison.

Vous vous êtes déjà posé la question : pourquoi ai-je choisi un sport de combat ? Quel bien m’apporte –il ?

Se poser cette question c’est aussi permettre de parler de soi, avoir un discours par rapport à sa pratique et la relier à des expériences personnelles dans son parcours de vie. Et le confinement est une très bonne occasion pour se recentrer sur soi.

On trouve beaucoup de témoignages sur internet anonyme ou non. Par exemple, une femme qui s’est mis à la boxe française à 29 ans s’exprime à ce sujet en disant[1] :

« J’avais atteint un stade où j’avais l’impression de subir beaucoup de choses dans mon existence, ce qui nourrissait une colère déjà bien présente. J’étais devenue ce vase qui déborde, à force d’énormes gouttes d’eau. Je voulais taper, rendre les coups, très concrètement. »

Pour ma part, si j’ai pu constater dans le cadre d’une action bénévole les bienfaits de la boxe chez les jeunes de la rue de Nairobi il y a déjà une vingtaine d’années mais ce n’est qu’en 2015 après le décès d’un membre de ma famille que j’ai éprouvé la nécessité de pratiquer ce sport, le sentiment d’injustice m’a poussé vers ce sport qui me permettait de me défouler et d’apprendre à encaisser les coups.

Définir le sens fondamental de sa propre pratique sportive et se le rappeler avant chaque entraînement permet d’aller à l’entraînement dans son meilleur élément et d’augmenter sa performance.

Dans le parcours de vie des grands boxeurs, on retrouve des fissures importantes qui ont été à l’origine de leur passion et de leurs impressionnantes performances dans les sports de combat.

Les exemples sont nombreux…

A l’âge de 12 ans, Manny Pacquiao s’est retrouvé à la rue, après s’être enfui de la maison familiale car son père avait mangé son chien. Du coup, il a dormi dans une boîte en carton et s’est acheté des beignets dans un magasin, dans le but de les revendre. Il s’est frayé un chemin tout seul puis est devenu boxeur professionnel à l’âge de 14 ans.

Le père de la combattante de MMA, Ronda Rousey s’est suicidé alors qu’elle n’était âgée que de 8 ans.

Mike Tyson passe une jeunesse difficile dans le ghetto de Brownsville. La violence y est présente jusque dans la relation entre sa mère et son beau-père. Il a également été enlevé et abusé sexuellement à sept ans par un inconnu. Dès l’âge de huit ans, il tombe dans la délinquance.

Si votre fissure est certainement moins profonde que celle de ces grands boxeurs, elle est néanmoins présente. A vous de la définir et de la mettre en relation avec votre intérêt pour la boxe. C’est en quelque sorte les bases de l’empowerment par le sport.

D’autres sentiments entrent en jeu dans la motivation comme : le sentiment d’indépendance/ d’autonomie, de progrès, d’implication, d’appartenance à un club ou encore de plaisir dans la pratique …..

Au sujet du sentiment de plaisir il est important de se remémorer, quand on a du mal à se motiver à aller ou à commencer un entraînement, le plaisir qu’on éprouve à la fin d’une séance: ce sentiment d’être vider, d’avoir tout donné, un sentiment de bien–être.

Si trouver le sens fondamental de sa pratique sportive est un travail sur soi, les autres outils de la motivation peuvent être mis en place par les clubs de boxe et les coachs. Travailler sur l’appartenance à un club et le plaisir de pratiquer la boxe passe par une ambiance conviviale et des évènements organisés en dehors des entraînements ( sorties, soirées, …). Le sentiment d‘autonomie peut être favorisé par la mise en place d’heures en accès libre, le sentiment de progrès par l’effort qu’un coach aura à suivre ses élèves et à noter leur progression tant dans la technique que dans le renforcement musculaire ( par exemple, noter l’évolution des performance minutes de gainage, nombre de kilos portés dans tel exercice…). Ceci n’est évidemment applicable que dans des petits groupes et c’est pour cela que nous limitons nos cours dans notre salle à Nice à 10 personnes.

En définitive, la préparation mentale fait partie de nos engagements dans notre club car nous pensons que les sports de combats ne sont pas pratiqués de façon anodine et que toute la puissance de ces sports passe par la relation entre le physique et le mental.

[1] https://www.rockiemag.com/temoignage-femme-pratique-boxe-15