Rencontre avec Jeremy Payet, combattant professionnel de Muay Thai
Interview de Jeremy Payet, Champion du monde WMO professionnel 2018, en pleine préparation de son prochain combat contre Liam Harrison lors du Yokkao 48, prévu le 7 mars prochain. Jeremy Payet a 14 combats en professionnel. Il est surnommé non sans raison « Mister KO » car il a un palmarès impressionnant de victoires remportées par KO : 10 sur les 14 combats en professionnel et une trentaine en catégorie A ! Nous l’avons interviewé sur ses débuts, sa carrière sportive, ses projets et sur la préparation de son prochain combat.
IBZ : Quand et comment as-tu commencé les sports de combat?
Jeremy Payet: A l’âge de 6 ans, mon père m’a inscrit dans un club de Qwan Ki do, un art martial vietnamien, j’y suis resté jusqu’à l’âge de 12 ans, et après je suis passé à la boxe et j’ai tout de suite accroché.
IBZ : Parle-nous de ta famille, a-t-elle toujours été derrière toi?
Jeremy Payet: Oui, ma famille a toujours été derrière moi pour mes combats, ils m’ont aidé à faire la diète, ils m’ont toujours poussé à aller plus loin. Mon papa vient me voir pendant les combats mais ma mère jamais car elle a peur, elle n’aime pas voir son fils prendre des coups. J’ai deux petites sœurs aussi et je les aime plus que tout.
IBZ : Quel plaisir éprouves-tu dans ta pratique sportive?
Jeremy Payet: La boxe est un sport qui m’a aidé énormément, qui m’a donné confiance en moi pour apprendre à me défendre et pour être plus serein. J’ai toujours aimé les sports de combat, les films de combat du genre Kickboxer m’ont inspiré. Et aussi, ce que j’aime dans la boxe, c’est quand, après les entraînements, je sors de la salle épuisé, vidé. Je sais que je vais bien dormir, ça me fait du bien.
IBZ : Qui est ton entraîneur?
Jeremy Payet : J’ai commencé à l’âge de 13 ans avec Gérard Maillot, un pionner de la boxe thaï en France. Pour moi, c’est le meilleur entraîneur que j’ai jamais eu. Techniquement, il m’a mis bien, c’est quelqu’un de très dur, il faut être droit avec lui pour avancer. C’est l’un des meilleurs pour moi.
IBZ: Quels sont tes hobbies en dehors de la boxe?
Jeremy Payet: La vérité, je ne fais pas grand-chose d’autre. La boxe me prend beaucoup de temps mais j’aime me balader dans la nature à la Réunion, et rouler en voiture. Ça me permet de décompresser.
IBZ: Dans quels pays t’es-tu entraîné?
Jeremy Payet: En Thaïlande, je suis passé au Sor Klinmee Gym du champion Sudsakorn et je me suis entraîné dans un petit camp qui ne paie pas de mine mais là-bas, on travaille dur. Ils m’ont bien préparé pour le championnat que j’ai fait en Thaïlande.
IBZ : La défaite la plus difficile à encaisser?
Jeremy Payet: C’était contre Singdam, une légende en Thaïlande plus de 300 combats professionnels. Au premier round, je le fais compter deux fois, je domine le combat. Techniquement, je suis bien, je le domine. Mais au deuxième round, baisse de régime, manque d’entraînement, je n’ai pas pris le combat assez au sérieux, il m’a balayé, je ne pouvais plus lever les bras. Cela m’a servi de leçon, depuis je prends tous mes combats au sérieux et je m’entraîne quotidiennement.
IBZ : Quel a été pour toi l’entraînement le plus dur?
Jeremy Payet : C’est avec Gérard Maillot après ma défaite contre le thaïlandais Kamlaipetch, on avait la revanche à préparer. Il avait gagné contre moi car je n’étais pas vraiment entraîné. Les deux premiers rounds je le gagnais largement. Mon entraîneur n’était pas content du tout. Pour la revanche, il fallait se dépasser et finalement les efforts ont payé.
IBZ: Ta plus belle victoire?
Jeremy Payet: C’était justement la revanche contre le thaïlandais Kamlaipetch en 2017 au petit stade de l’Est à La Réunion, il y avait 3000 personnes, tout le public était pour moi.
IBZ : Parle-nous de ton prochain combat, de ton adversaire? Comment t-y prépares-tu?
Jeremy Payet: C’est le 7 mars prochain contre Liam Harrison numéro 1 en Angleterre, c’est un combattant qui a beaucoup de combats derrière lui, qui a beaucoup d’expériences, un grand champion. C’est un honneur de le boxer. Et je mets toutes les cartes de mon côté pour remporter ce combat. Je me prépare avec mon préparateur physique Bilel Dumencic. Christophe Tang me tient les paos et je tourne dans plusieurs salles pour mettre les gants.
IBZ : Le combat aura lieu en Angleterre, tu risques de ne pas avoir le public avec toi, cela te pose-t-il problème ?
Jeremy Payet: Non au contraire, ça me motive, ça me donne envie de me surpasser, de gagner, de leur montrer que même sur leur terrain dans leur pays, c’est pareil.
IBZ: Quelles recommandations donnerais-tu pour les jeunes qui commencent le Muay Thai ?
Jeremy Payet: D’être sérieux, régulier à la salle de venir tout le temps travailler dur, se donner à fond et être patient aussi.
IBZ: Quels sont les coups que tu maîtrises le mieux et qui t’ont permis de mettre tes adversaires KO ?
Jeremy Payet: Je suis assez complet, j’ai déjà mis des KOs avec les poings, avec les pieds avec les coudes donc je maîtrise un peu tous les coups.
IBZ: Tu habites à Nice depuis plusieurs mois, comment te sens-tu ici? L’éloignement avec ta famille qui habite à la Réunion n’est pas trop compliqué?
Jeremy Payet: C’est vrai la Réunion me manque un peu. Mais à Nice, on n’est pas trop dépaysé et l’éloignement me permet de me concentrer d’avantage sur ma carrière sportive. Et puis, on est bien, il ne fait pas trop froid, il y a la mer et la montagne.
IBZ: Quels sont tes objectifs sportifs?
Jeremy Payet: De remporter tous mes combats, intégrer une grosse fédération comme le ONE Championship ou le Glory.
IBZ: Quels sont tes projets dans les années à venir en dehors de la compétition?
Jeremy Payet: J’aimerais ouvrir une petite salle à l’île de la Réunion pour apprendre aux jeunes là-bas la boxe et leur permettre de bénéficier des bienfaits de la boxe.
IBZ : Merci d’avoir répondu à nos questions, comme mot de la fin, pourrais-tu nous dire quelle est ta devise dans la vie ou dans ta pratique sportive?
Jeremy Payet: Je n’ai pas vraiment de devise si ce n’est de mettre tout le monde KO. Je n’aime pas faire les 5 rounds, je préfère terminer au plus vite !